Mi-octobre a eu lieu Content Marketing World. Bert van Loon et AJ Huisman ont amené le congrès en Europe et créé une ‘European Edition’. Nous les avons interrogés sur les thèmes majeurs.
1. « La vérité est la nouvelle authenticité »
AJ Huisman : « Le marketing de contenu doit évoluer du storytelling au truthtelling. C’est ce qu’a dit Luvvie Ajayi Jones, appuyé en cela par divers autres orateurs. « Share your face », pouvait-on entendre de la bouche d’Ann Handley, tandis qu’A. Lee Judge parlait de ‘Be content’. Le marketing de contenu n’est pas ou ne peut pas être un tour de passe-passe, car il ne s’agit alors que d’une fine couche superficielle et cela ne permet pas d’obtenir des résultats. »
2. La créativité au pouvoir
Bert van Loon : « Dire que la créativité est essentielle dans notre métier, c’est évidemment enfoncer une porte ouverte, mais au fil des sessions il s’est avéré que son importance ne cesse d’augmenter encore. D’ailleurs, la créativité va plus loin que la création pure ; il s’agit aussi ‘d’ingénierie créative’. Je pense par exemple au case néerlandais de Sanguin (notre Croix-Rouge, ndlr.). L’organisation a fait appel au jeu League of Legends pour encourager les jeunes à donner du sang. Le producteur de jeux a cependant lui-même considéré le projet comme un bel élément de son programme de CSR. »
3. Inclusive or not to be
AJ Huisman : « Si avec l’essor du mouvement Black Lives Matter, l’inclusivité est devenue un thème majeur aux Etats-Unis, pour les Européens aussi c’est un phénomène pertinent. Comment traitons-nous les gens issus de l’immigration, même s’ils sont de la deuxième, voire de la troisième génération ? Quid de la vague migratoire de ces dernières années ? La notion d’‘intentional bias’, en particulier, m’a semblée fort intéressante. Nous sommes vraiment trop peu conscients des œillères que nous portons parfois. Nous pensons faire preuve de largesse d’esprit face à ceux qui ont une autre couleur de peau, sont issus d’un milieu différent ou souffrent d’un handicap, mais est-ce vraiment le cas ? »
4. COVID-19
Bert van Loon : « Impossible de le nier : le COVID-19 a fondamentalement changé notre vue de la communication. Les marketeurs doivent montrer l’exemple et nous ‘éclairer’ : aujourd’hui, ils ‘suivent’ encore trop le mouvement. À ce niveau, le marketing de contenu a évidemment un rôle important à jouer. Tout tourne en effet autour de la confiance. Le marketing de contenu est authentique, transparent et se fonde sur des insights concernant le consommateur. »
5. L’Europe comme source d’inspiration
Bert van Loon : « The European Edition comprenait une série de débats qui ont révélé à quel point nous avons les yeux fixés sur les Etats-Unis et à quel point nous savons peu sur ce qui est en train de se produire en Europe. À tort. Nous pouvons en effet beaucoup apprendre les uns des autres, justement parce que nous sommes différents tout en ayant beaucoup de choses en commun. Durant le congrès, nous avons vu toute une série de cases italiens, espagnols, belges, … un tantinet différents, qui feraient aussi l’envie des Américains. »
6. Andrew Davis
AJ Huisman : « Il n’y a pas de doute : il a fixé la norme pour la présentation de keynotes numériques, tant sur le fond que sur la forme. En se servant de techniques issues du cinéma et des jeux vidéo, il nous a tenu en haleine du début à la fin de sa keynote. Soyons honnêtes : au niveau de la vidéo en direct, du streaming vidéo, des congrès numériques, des keynotes, … nous avons encore beaucoup à apprendre. Andrew Davis nous montre le chemin. Et puis… il a indiqué qu’en tant qu’objectif devenir expert ne suffit plus. Il faut devenir visionnaire. C’est l’insight le plus intéressant de tout le congrès ! »
7. Jamais trop vieux pour apprendre
Bert van Loon : « Nous aimerions conclure avec un insight à nous. Nous avons mis sur pied The European Edition en un temps record. J’en retiens qu’on n’est jamais trop vieux pour apprendre, qu’il faut apprendre vite et qu’apprendre, c’est oser. Il faut être capable de se réinventer. Cela fait des années que nous nous rendons à Cleveland avec un petit groupe de Hollandais et de Belges. The European Edition nous a poussés, en un rien de temps, à prendre et établir le contact avec des marketeurs de contenu aux quatre coins de l’Europe. Nous avons beaucoup appris de cette première expérience, et nous en redemandons. « Il faut oser tomber pour mieux sauter », a dit un jour quelqu’un et, après cette aventure, nous ne pouvons qu’abonder dans le même sens. »