The making of : un magazine imprimé en temps de corona

28 mai 2020

Respecter la distanciation sociale pendant que l’on concocte un magazine pour un détaillant de mode ? Vous pouvez toujours essayer ! Le détaillant de vêtements belge JBC et BeContent l’ont fait. Le making of… de JBC Magazine, édition mai 2020.

Mettons que vous êtes un détaillant de mode, qui, comme ses collègues, a dû fermer ses portes des semaines durant suite aux mesures anti-corona. Vous êtes évidemment impatient de voir arriver le moment où vous pourrez rouvrir ces portes. Si vous êtes à la fois malin et courageux, vous investirez alors aussi dans une communication puissante, entièrement en ligne avec l’approche que vous préconisez depuis des années déjà.

JBC l’a fait de cette façon, ce qui lui a toutefois valu de devoir faire face à un défi de taille. Comment, en pleine période de confinement, produire un magazine qui devra être disponible en magasin le lundi 11 mai et que les clients réguliers trouveront dans leur boîte cette même semaine ? Comment organiser des prises de vue en toute sécurité ? Et comment veiller à ce que votre langage visuel reste entièrement intact ?

« Nous l’avons fait », dit avec satisfaction Liesbeth Van Wassenhoven, co-fondatrice et directrice créative de BeContent. « Qui plus est, en un temps record. » BeContent et JBC ont en effet produit ce magazine en deux semaines à peine. « Du briefing au produit fini chez l’imprimeur. »

Sans visagiste

Bien sûr, pour y parvenir, il fallait que les productions se déroulent en toute sécurité. Liesbeht Van Wassenhoven : « Cela commence évidemment par l’utilisation de masques buccaux et de sprays désinfectants, mais lors des shootings le plus dur, naturellement, c’est de garder ses distances. Surtout lorsque vous êtes une marque qui, justement, cherche à ne pas être réservée et distante et qu’il s’agit d’un élément essentiel du langage visuel. »

Pour ces productions, BeContent n’a dès lors pas fait appel à une visagiste. Les modèles étaient invités à se maquiller eux-mêmes. Un styliste était bel et bien présent, mais pour diriger les modèles sur la façon de porter les vêtements, lui aussi s’est tenu à distance.

« Nous nous limitions à des équipes réduites », dit Liesbeth Van Wassenhoven à ce sujet. « Outre le modèle, il y avait le styliste, moi en tant qu’AD et, enfin, le photographe. Dans notre studio, il était possible de garder suffisamment de distance, mais fort heureusement le temps était au beau fixe : le gros des shootings s’est fait en extérieur. »

Mumfluencers

JBC est bien sûr une marque familiale et cela signifie que des familles aussi sont prises en photo. Comme une maman et sa fille. Qui sont évidemment photographiées ensemble.  Difficile en temps de corona. Sauf, bien sûr, si en vrai aussi la maman et la fille sont une maman et sa fille. Liesbeth Van Wassenhoven : « Nous nous sommes mis à la recherche de modèles enfants dont les parents aussi étaient photogéniques et prêts à participer. Nous avons d’ailleurs constaté que grâce à cela, il nous était bien plus facile de capter de « vraies émotions ». Au total, nous avons tout de même repéré quatre « bulles ». En outre, JBC se sert déjà de « mumfluencers », appelés « Momsters » chez JBC, qui se sont également vu confier un rôle important dans le plan de contenu.

Le temps est alors venu de se pencher sur le texte et la conception, mais par comparaison avec les défis antérieurs, et le télétravail aidant, ce fut un jeu d’enfant. Bien que l’actualité sans cesse changeante demandait évidemment une attention accrue. « Il était hors de question d’interroger un modèle sur ses projets de vacances », résume Liesbeth Van Wassenhoven.

Forcé à faire preuve de créativité

Quiconque échafaude un magazine (et les contenus en ligne et sociaux assortis) en deux semaines, en tire évidemment une série d’enseignements qui vaudront toujours quand la crise du corona sera passée. « Cela peut sembler une boutade, mais ce genre de situation vous force à faire preuve de créativité », dit Liesbeth Van Wassenhoven. « On part toujours de l’idée qu’on réfléchit en termes de solutions, mais en cas de situation extrême, ça monte tout de même d’un cran. Cela nous a beaucoup appris pour l’avenir. L’efficacité de l’approche est également un enseignement précieux. La concertation en ligne se déroule généralement sans anicroches, le travail à domicile pousse à être efficace et lorsque le délai est court, tant le client que l’agence tirent profit de briefings sans équivoques. Tout ça aussi, nous voulons certainement le garder, mais alors en le combinant avec le contact physique, qui reste indispensable à une bonne relation client à long terme. »

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