Quel créateur vous a tapé dans l’œil ?
Je suis un grand fan de Ben Thompson, le pionnier de la ‘subscription newsletter’, un bulletin d’information payant que l’on reçoit dans sa boîte de messagerie tous les x temps. Ça va même tellement loin que les développeurs de Substack, un outil permettant de gérer les newsletters payantes, disent ouvertement que Thompson leur a servi de source d’inspiration. Outre ses newsletters, il a d’ailleurs aussi deux podcasts (Exponent et Dithering) et plusieurs comptes Twitter actifs.
À vos yeux, qu’est-ce que Thompson a de si spécial ?
Ben Thompson est le plus connu grâce à Stratechery. Il y décortique l’actualité en matière d’IT et de technologie. Il ne parle alors pas uniquement des dernières acquisitions, mais aussi et surtout du cadre dans lequel ont lieu les évolutions, et de l’analyse du point de vue de la stratégie business. Il cherche la réponse à la question du pourquoi.
Chez com&co, je bosse sur pas mal de clients IT. C’est un monde que je tente de suivre de près, et de cerner. Dans ce contexte, Stratchery est une source importante pour moi.
Quiconque s’occupe d’IT le rencontrera tôt ou tard. Moi-même, j’ai commencé par lire les posts sur son site. On peut aussi s’y inscrire à une newsletter hebdomadaire gratuite. Les mises à jour quotidiennes se trouvent toutefois derrière un paywall. Elles vous coûtent 12 dollars par mois.
Fait-il (déjà) quelque chose qui soit lié aux marques ?
Non, même s’il paraît qu’on lui propose régulièrement d’épauler des grosses boîtes de tech en tant que ‘public intellectual’. Il gagnera certainement plus avec sa newsletter indépendante.
Qu’est-ce que les marques peuvent apprendre de Ben Thompson ?
Je tente régulièrement de mettre un peu de l’approche de Ben dans mon travail. L’insight qui me reste le plus à l’esprit, est qu’on peut vraiment exiger un effort de son public, aussi longtemps qu’on lui donne aussi quelque chose de valeur en échange. Thompson le fait également. Ses articles consistent souvent d’énormes pavés de texte agrémentés d’illustrations des plus simples – qui, entre-temps, sont cependant devenus sa marque de fabrique –. Sur le fond, il fait régulièrement référence à des écrits plus anciens. Il s’attend donc à ce qu’on le suive très activement. Cette approche, les marques aussi peuvent l’adopter sans crainte. De cette façon, il devient possible de proposer bien plus de contenus pertinents.
Ce que j’apprécie aussi en outre, c’est le fait qu’il est honnête et ouvert. Il avoue franchement qu’il a commis une erreur d’appréciation, revient sur des contenus antérieurs de sa main et sollicite activement l’avis de son public. Son contenu s’apparente à un débat en cours. Voilà une autre approche dont les marques peuvent apprendre beaucoup afin d’un peu moins sembler prêcher depuis une tour d’ivoire.
Suivez Ben Thompson via son site , son podcast ou via Twitter.